GUEULES CASSEES
GRANDS HOMMES REPRESENTANT DE GUEULES CASSEES
Les gueules cassées ont pu compter dans leur rang de grands noms qui ont su les représenter comme il se doit notamment en formant des associations. Le colonel PICOT, Albert JUGON, Bienaimé JOURDAIN ont en effet créé l’union des blessés de la fac et de la tête. Ces trois grands noms sont ainsi les plus connus de ces nombreux blessés et ont participé en très grande partie à l’acceptation de ce nouveau groupe d’appartenance qui apparait pendant cette guerre.
Bienaimé Jourdain (1890 - 1948)
Bienaimé né à Tourville, près de Cherbourg, le 20 décembre 1890. Il fut mobilisé comme sergent d’infanterie dès les premiers jours de la guerre 1914-1918.
Avec son régiment, le 36ème d’infanterie, il prit part aux combats meurtriers qui permirent d’arrêter l’envahisseur. Il fut parmi les premières victimes de la Marne et reçut une première très grave blessure en septembre 1914. Après plusieurs mois, il put reprendre sa place dans son unité, à l’époque où furent lancées les offensives de l’Artois, de Vimy, de Notre-Dame–de-Lorette. C’est là, dans les ruines de Neuville-Saint-Vaast, que le 1er juin 1915, il fut atteint d’une vaste mutilation de la face et qu’il devint un blessés de la face puis sera appelé par la suite « Gueule Cassée ».
Pendant près de cinq ans il vécu dans les services hospitaliers spécialisés dans la chirurgie réparatrice. C’est quand il revient dans la vie sociale avec son visage non sans marques encore visible qu’il se rend finalement compte de la situation dans laquelle il va devoir vivre, avec des regards de honte posé sur lui et autre. C’est dans la capitale que beaucoup de ces blessés de la face se sont rassemblé pensant pouvoir passer inaperçu dans ces rues rempli de monde. Ce fut au cours d’une des rencontres des blessés que Bienaimé Jourdain et Jugon ont eu l’idée de faire « quelque chose » pour les camarades se concrétisa. C’est un jour de juin 1921 qu’une quarantaine de mutilés de la face se réunirent autour d’un des leurs : le Colonel Picot.
Désormais, ils eurent un nom : Les « Gueules Cassées ». Jourdain s’identifia intimement en cette cause étant lui-même un blessé de la face et il consacrera alors tout le reste de sa vie en cette œuvre de l’Union des Blessés de la Face. C’est un soutien constant qu’il offrira à ses anciens camarades d’hôpital : il fut à l’initiative de toute une série de moyens d’entraide au profit des « Gueules Cassées » : allocation maladie, décès, orphelins, bourses d’études, rééducation, prêt d’honneur. Il fut également à l’origine de la création du centre d’appareillage maxillo-facial dirigé à l’hôpital Lariboisière par le docteur Ponroy, puis celui de Rennes dirigé par le Commandant Virenque. Il mourra le 17 aout 1948 et fut enterré au cimetière de Moussy-le-Vieux.
Colonel Picot (1862 - 1938)
Yves-Emile PICOT est né à Brest le 17 mars 1862 et décède le 19 avril 1938. Engagé volontaire dès l’année 1881 il entre ensuite à Saint-Cyr et était membre de la promotion des Pavillons Noirs entre 1882 et 1884.
Pendant la guerre il fut Chef de bataillon au 57ème Régiment d'Infanterie, à Libourne.
Il est par la suite nommé Lieutenant-colonel. Il a été à Verdun ; il se distingue sous Douaumont, où il est promu, en mai 1916, Officier de la Légion d'honneur.
Il est grièvement blessé à la face, à Belloy-en-Santerre, le 15 janvier 1917. Il sera évacué au célèbre Val-de-Grâce.
Il représentait la Gironde à la Chambre des Députés, de 1919 a 1932 où il a été Président du Groupe des députés anciens combattants, Membre de la Commission des pensions, Vice-président de la Commission de l'Armée et de la Commission de la Marine. Il a également travail dans le Ministère de la Guerre en 1926 en tant que sous-secrétaire.
En parallèle, il a fondé avc Bienaimé Jourdain et Albert Jugon l’Union des Blessés de la Face et de la Tête.
Nommé Colonel, il a été au grade de Commandeur et fut, par la suite, élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'honneur en 1933.
Il a donc été dans différent grade a différentes échelles, représentant son pays même aux Etats-Unis. Il a été un actif participant à la propagande en faveur de la paix.
Il a été vice-président de l’Office national des Mutilés et Réformés à de nombreuses reprises. C’est en 1932 que sa vie politique prend fin afin qu’il se consacre pleinement à l’association. Il repose désormais au cimetière de Moussy-le-Vieux, lieu du domaine de l’association. C’est alors que le Général Rollet prit la place de Président des Gueules Cassées.
Albert Jugon (1890 - 1959)
Né à Montreuil-sur-Ille, au cœur de la Bretagne, le 3 octobre 1890, Albert Jugon, fut mobilisé le 2 août 1914 dans le 1er Régiment d’Infanterie Coloniale. C’est avec ce même régiment qu’il partit pour le Nord de la Belgique. Il prit part aux combats épiques de « Rossignol » qui eurent pour résultat de freiner la marche de l’envahisseur et de rendre possible la contre-offensive victorieuse de la Marne.
Son régiment replié en Argonne, se trouvait le 16 septembre 1914 à Ville-sur-Tourbe, c’est là bas où il fut prit sous un violent bombardement. Horriblement blessé par de nombreux éclats d’obus, il fut laissé pour mort sur le bord d’une tranchée. C’est ensuite pendant de longue semaines qu’il restera entre la vie et la mort.
Grâce aux soins prodigués par les professeurs Moure à Bordeaux et ensuite Morestin au Val-de-Grâce à Paris, il put enfin retrouver de nouvelles forces et voulu des son rétablissement penser aux autres personnes dans le même cas que lui. Il s’improvisa donc pour aider ces blessées de la face, infirmier ainsi il accomplissait les taches les plus simples, modestes mais qui furent également les plus touchantes. Courant d’un lit à l’autre afin d’essayer de réconforter ces gens qui souffraient. C’est en leur prononçant à l’oreille des mots qui apaisent les douleurs et qui réconfortent leur âmes.
Il fut l’un des cinq grands mutilés qui assistèrent comme témoins, à la demande de Clémenceau, à la signature du traité de Paix de Versailles le 28 juin 1919.
Après quatre années de traitement, il sortit de l’hôpital c’est alors qu’il rencontra Bienaimé Jourdain. Ils eurent ensemble l’idée de réunir les blessés de la face en une association autour d’un des plus glorieux d’entre eux : le Colonel Picot.
A la mort de Jourdain en 1948, Jugon le remplaça et devint Secrétaire Général, secondé par Louis Duroueix et Pierre Legrand. C’est ensuite durant la guerre d’Indochine et d’Algérie qu’il sut accepter et accueillir ces nouveaux blessés de la face afin de les aidés dans toutes les étapes de leur réparation du visage ainsi que leur intégration.
Il s’éteint le 27 avril 1959 et fut enterré au cimetière de Moussy-le-Vieux au milieu des autres fondateurs de l’UBFT.
Albert Jugon était Officié de la Légion d’honneur, médaillé militaire, titulaire de la Croix de guerre avec palme, au titre de ses blessures.