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INFLUENCES MEDICALES

Auparavant, ces blessés seraient décédés mais ce sont les progrès de la médecine qui ont permis de les maintenir en vie. L’expression ‘’Gueules cassés’’ vient du colonel Picot qui fut l’un des fondateurs de l’association du même nom, il en a également été le président.  Il fut lui-même mutilé de la face pendant la 1ere guerre mondiale. Fondateur de l’UBFT (Union des Blessés de la Face et de la Tête), cette expression a également été reprise pour les blessés de la face qui on suivit, qu’ils soient de la 2nde guerre mondiale ou d'aujourd’hui encore.

 

Les gueules cassés ont en très grandes parties aidé mais également joué un rôle essentiel dans le développement de la chirurgie réparatrice.              En effet, c’est lorsque ces blessés de guerres ont nécessité d’interventions que de nouvelles techniques chirurgicales ont du être inventées et développées.  Pour pallier les insuffisances dans le domaine chirurgical, la Société de chirurgie de Paris (crée en août 1843) organise des réunions où sont présentées de nouvelles techniques médicales. Les chirurgiens ont la possibilité de faire des «stages» de formation chez des médecins réputés.     Il existe aussi un problème d'effectifs: certains médecins sont partis lors de la mobilisation en août 1914.

 

Le Service de Santé procède à un recensement des chirurgiens de carrière et c’est ainsi que des internes en médecine sont envoyés en renfort.                Le Service de Santé doit avant tout assurer la répartition entre les médecins de l'arrière et les médecins du front.

 

 

 

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Grands noms

 

 

  • Hipollyte Morestin : 1869-1919, il a fait progresser la chirurgie maxillo-faciale. C’est un grand médecin spécialiste dans le domaine chirurgical.  Il a commencé ses fonctions de professeur d’anatomie à la faculté de Paris au début de la 1ère guerre mondiale. Il travaillait à l’hôpital du Val-de-Grâce.  Il a de nombreux élèves qui fut par la suite connus dans le monde médical comme  Raymond Passot, Suzanne Noël, Léon Dufourmentel (qui lui succède en 1919 au Val-de-Grâce) ou encore Thierry de Martel.   Morestin invente  en 1899  la chirurgie large à propos des cancers labio-bucco-pharyngés et maxillaires ainsi qu’en 1902,  un appareil susceptible de remplacer les éponges qui s’imbibent du sang épanché dans le pharynx. Il conçoit pour aspirer le sang et la salive, une pompe électrique puissante, branchée sur une canule En juin 1915, Sir Harold Delf Gillies (1882-1960), le célèbre chirurgien maxillo-facial anglais, qui lui rend visite, dit de lui : « Je restais fasciné de le voir enlever la moitié d’un visage avec un horrible cancer et ensuite, de le voir adroitement rabattre un volet de la peau du cou pour reconstruire pas seulement la joue, mais aussi le côté du nez et de la lèvre, ceci en un seul temps. » C’est d’ailleurs à cette même époque que Morestin réalise la première greffe cartilagineuse. La méthode utilisée à cet effet porte d’ailleurs son nom.                          Il mandate le Gouverneur de Paris pour entrer en contact avec le médecin-chef du service de chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital du Val-de-Grâce afin de désigner une délégation de cinq blessés. Morestin  choisit le premier d’entre eux, Albert Jugon (1890-1959) il a été hospitalisé depuis plus de quatre ans et a été un des premiers à avoir été admis dans son service. C’est également  un des fondateurs de l’Union des Blessés de la face et de la tête de 1921. Mort de la grippe espagnole le Dr Morestin laisse derrière lui ce nette amélioration de la médecine. . A sa mort, il est unanimement reconnu comme un des pères de la chirurgie maxillo-faciale et esthétique dans le monde. Il a largement participé au développement de la chirurgie maxillo-faciale. Il donne notamment son nom à  de nombreux termes spécifiquement médicale comme les Colique salivaire de Morestin qui sont des douleurs intenses et brutales du plancher de la bouche signant la rétention de salive dans la lithiase sous-mandibulaire. Mais egalement au Syndrome de Morestin aussi appelé syndrome d'Ollivier-Perthes qui est simbolisé par une asphyxie traumatique qui est une hyperpression brutale du système-cave supérieur par écrasement du thorax par effet de blast, risquant de provoquer une cécité. Une méthode a également prit son nom, la méthode de Morestin mais qui est aussi appelée opération de Mustardé qui symbolise l’autoplastie.                                  Et enfin l’opération de Souligoux- Morestin. Opérant des blessés de la guerre mais pas seulement, ce sont des personnes célèbres qui sont tombés entre ses mains comme Al capone, grand mafieux et gangster américain connu lors de la prohibition américaine. Lui possède une balafre à la joue gauche. C'est au cours d'une dispute avec un client  qu'il se fait entailler au rasoir la joue gauche, ses trois cicatrices lui vaudront son surnom de Scarface (« balafré » en français). Ou encore Sarah Bernhardt qui a aussi été opéré par le Dr Morestin.

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Léon Dufourmentel : 1884-1957, il était interne dans les hôpitaux de Paris, puis chef de clinique de la faculté de médecine de Paris. Pendant la Première Guerre mondiale, il est chargé de soigner des Gueules cassées, et, étant à l'origine de la création d'unités de chirurgie maxillofaciale, il trouve un procédé permettant de combler les trous de chair, en  prélevant un lambeau de cuir chevelu (appelé lambeau Dufourmentel) sur le crâne des patients et les greffait essentiellement au niveau du menton. Il n’y avait, de ce fait, pas de rejet possible. Il a été le premier l'idée d'utiliser des inclusions prothétiques vers 1930 - des implants d'ivoire, de caoutchouc au niveau du nez. 

  • Suzanne Noël : 1878-1954 est une docteure en médecine, spécialisée en chirurgie esthétique. À partir de 1916, elle s'occupe des « gueules cassées ». C’est pendant l'Occupation qu’elle réalise des interventions chirurgicales sur des résistants connus de la Gestapo, ainsi que de juifs et à la fin de la guerre, elle soigne des survivants des camps de concentration nazis. Cette femme est considéré  comme une pionnière dans ce domaine.

  • Alberic Pont : 1870-1960, était un chirurgien-dentiste.   Albéric est choisi pour devenir directeur de l’école et du dispensaire dentaire de Lyon. Il crée en 1914, le Centre maxillo-facial pour les mutilés de la face. L’Ecole devient pendant la guerre un centre d’appareillage pour édentés et son laboratoire fabrique des prothèses maxillo-faciales.      A la fin de la guerre, il met au point une trousse d’urgence qui doit être utilisée immédiatement  pour immobiliser les mâchoires fracturées des soldats pour avoir par la suite un résultat satisfaisant.               Dans ce centre quatre dentistes sont sous ses ordres, avec l’aide de ces médecins.Il soigne 500 blesses en 1915 et atteint jusqu'à 850 en 1917. Durant la guerre c’est plus de 7000 blessés qui seront sauvés grâce en grande parti grace à  cet homme.

 

 

  • Henri Emile Rouvillois : 1875 -1969. C'est avec une arrière brillante en grande partie grâce à son succès aux épreuves du répétitorat de médecine opératoire à l’école du Service de Santé militaire en 1906. Il a aussi eu un succès à l’agrégation de chirurgie d’armée en 1907 au Val de Grâce.

  • Thierry de Martel : 1875-1940 est un médecin, chirurgien et il fait parti des pionniers de la neurochirurgie française.             En 1911 il devient chirurgien à l'institut neurochirurgical ainsi qu’à l'hôpital de la glacière.

 

 

 

 

Du point de vu des greffes, celles-ci se sont développées en très grands nombres qu’elles soient du visage, osseuse ou ostéopériostique comme celle du Dr Delagenière. La greffe Dufourmentel du nom de son inventeur qui trouva un procédé permettant de combler les trous de chair : il prélevait des lambeaux de cuir chevelu sur le crâne des patients et les greffait essentiellement au niveau du menton.           Il n’y avait, de ce fait, pas de rejet possible. La greffe italienne est un procédé très rependu et très utilisé à l’époque. En effet elle  est qualifiée d’archaïque elle consiste à découper un lambeau de peau du bras à apposer sur le visage dans la plaie afin que celle-ci se ferme grâce à la peau fournie et à maintenir à l’aide d’une structure métallique le bras sanglant au visage afin de vascularisé la plaie pour qu’elle se referme.  La greffe ostéo-périostiques cette méthode s’applique à la réparation des pertes de substances osseuses plus ou moins graves.                   C’est l’adaptation d’un procédé plus ancien, datant d’avant guerre initialement à l’initiative du Dr Henry Delagenière. Il s’agit de prélever un greffon sur la face interne du tibia du blessé et de le poser sur la région réceptrice. Ce greffon malléable s’applique sur la perte de substance en prenant la forme voulue, assurant le rétablissement complet et solide de la continuité osseuse. Cette greffe permettait de corriger les difformités faciales et d’obtenir un résultat fonctionnel du visage.

Greffe Dufourmentel

De nouveaux procédés comme celui des sacs qui est pour le traitement de la constriction des mâchoires du Dr Pitsch consiste en le placement de deux plaquettes de bois de 20 cm de longueur environ dans la bouche et de la suspension à ces languettes de sacs plus ou moins lourds (jusqu’à 3 kg suspendus à la mâchoire) afin de replacer la bouche dans sa position originelle. Les écarteurs de mâchoire aussi pour la thérapeutique de la constriction des mâchoires du Dr Kouindjy qui permettent de remettre en place les mâchoires qui ont pu être déplacées. L’appareil de Kazanjian qui est un appareil dit universel externe de soutien de la face du nez et du maxillaire, celui-ci sert exclusivement à maintenir la mâchoire du blessé.

 

La gouttière de contention qui est placé dans la bouche afin de soutenir et de replacer les mâchoires. On est retrouve plusieurs variétés d'ouvres bouches cette appareil est placé dans la bouche du blessé et maintenu de manière à étirer les muscles des mâchoires et à l'aider à retrouver  l'élasticité musculaire.

 

Le casque de Darcissac lui nécessite 2 à 3 semaines d’immobilisation de la mâchoire du blessé. Il avait pour fonction la consolidation des fractures, il permettait également de replacer les traits du visage. La chirurgie buccale  a donc été améliorée avec brio comme des mâchoires complètement cassées qui ont pu être opérées et réparées.

 

 

Les prothèses ont durant cette guerre été considérablement améliorées. L’invention de prothèses maxillo-faciale qu’elles soient stomatologiques, nasales, orbitaires, temporaires ou même définitives sur des patients complètement brulés ou bien séparés d’un œil ou du nez. Pour les yeux  les opérations étant impossibles à réaliser on plaçait de faux yeux sous la paupière et on masquait ensuite la différence visible de niveau avec des lunettes. La région nasale inférieure avait la possibilité d’être réparée mais celle du bas était impossible, la pose d’un faux nez était donc nécessaire, celui-ci était suspendu par des lunettes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Néanmoins les progrès ne sont pas visibles qu'au point de vue de la chirurgie : d'excellents progès sont perçus dans le domaine de la désinfection, dans la chirurgie pulmonaire également.

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